L’Ambassadeur Pierre Kipré aux Ivoiriens: « Approfondissez les relations franco-ivoiriennes »

Première édition de la Journée de la diaspora ivoirienne (JDI) à Paris – L’Ambassadeur Pierre Kipré aux Ivoiriens: « Approfondissez les relations franco-ivoiriennes »

Ecrit par j-ci.net Le Journal de Connectionivoirienne.net · mai 21, 2008 @ 12:20

Le moins qu’on puisse dire, c’est que la première édition de la journée de la diaspora ivoirienne initiée par la Cogid, a réuni du beau monde le samedi 17 mai dernier au Palais des Congrès de Montreuil – banlieue proche de Paris. L’organisation en elle-même, la qualité des intervenants et les nombreux invités présents, ont contribué au succès de l’évènement.

Côté officiel, l’Ambassadeur de Côte d’Ivoire en France, SEM. Pierre Aimé Kipré, parrain de la cérémonie, malgré son agenda très chargé, a honoré de sa présence. Selon des sources proches du protocole, dès 8 heures du matin déjà, le locataire de la chancellerie ivoirienne, lui-même en partance pour Abidjan ce jour-là, s’était tout d’abord rendu à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle pour y accueillir Mme Ehivet Simone Gbagbo, la Première Dame de Côte d’Ivoire, qui a marqué une brève escale à Paris, avant de se rendre au 128, rue de Paris à Montreuil – l’adresse du Palais des Congrès –. A la tribune, l’ancien ministre de l’Education nationale, a livré un message de recommandations aux responsables de la Cogid – Coordination générale des Ivoiriens de la diaspora – “La solidarité ne doit pas se traduire seulement dans le malheur, elle ne doit pas être individuelle mais collective… Cette notion de collectivité doit contribuer au développement et à la construction de la nation ivoirienne. J’attends des membres de la diaspora qu’ils soient acteurs de la réalisation de leur pays. Les autorités françaises que j’ai rencontrées depuis ma nomination sont unanimes pour dire que nous sommes un peuple aux valeurs réelles. Je vous conseille de respecter les lois de ce pays qui vous valorise d’être reconnus à ce juste titre.

Soyez des modèles et approfondissez les relations franco-ivoiriennes», a prôné l’Ambassadeur de Côte d’Ivoire. La deuxième vice présidente du PIT – Parti ivoirien des travailleurs, Mme Angèle Gnonsao, était de la cérémonie pour apporter sa contribution et partager avec ses compatriotes, sa propre expérience de 17 années passées en France pour ses études. Rappelons que l’ancienne ministre d’Etat séjourne depuis quelques jours à Paris dans le cadre de la promotion de son livre « Le masque au cœur de la société Wê”.

A la tribune, l’honneur est naturellement revenu au président de la Cogid, M. Jean-Paul Ouraga, de prononcer l’allocution de bienvenue et de présenter son Ong et ses objectifs. Des objectifs qui se résument au rassemblement et à l’incitation des Ivoiriens de la diaspora au développement économique et social de leur pays. Après quoi, les deux sponsors de l’évènement ont pris le relais. L’agence IPR – International Public Relations – sise sur les Champs Elysées, dirigée par Mme Victorine Avit-Nemet, s’est chargée de porter le groupe NSIA – Nouvelle société interafricaine – et la Nouvelle BIAO à la connaissance de la diaspora ivoirienne de l’Hexagone à travers la Cogid. Respectant ainsi son choix de travailler pour le continent africain et les institutions qui concourent au développement de celui-ci. A tout Seigneur, tout honneur, le président du groupe NSIA, M. Jean Diagou Kacou et le Directeur général de BIAO CI, M. Martin Djédjess, ont pris tour à tour la parole pour présenter leurs entreprises au grand public. Ce qu’on peut retenir, c’est que très bientôt, la BIAO et la NSIA, implanteront une succursale à Paris afin de glaner une part du potentiel marché que représente la diaspora ivoirienne de France. D’ores et déjà, ces deux entreprises ont proposé divers produits attrayants et concurrentiels adaptés aux besoins de leurs futurs clients. Entre autres, des souscriptions à des comptes d’épargne logement, des facilités de transfert d’argent à moindre coût, l’assurance vie, NSIA funérailles, NSIA études pour répondre aux problèmes cruciaux des cas de décès d’une part et d’autre part au financement des études supérieures de(s) l’ayant(s) droit.

La problématique du retour au pays a été amplement développée par les intervenants. A titre indicatif, la construction d’une tranche de maisons baptisée “Cité de la diaspora” à Abidjan. Un projet far qui s’impatiente d’enregistrer des adhésions massives pour que sortent de terre, les premières villas. Le déroulement de la cérémonie qui s’est étendue jusqu’en début de soirée a été marqué par plusieurs autres interventions. Dont celle de Dogad Dogoui, patron de Africagora, de Pierre Blé de ERA – Entreprendre et Réussir en Afrique- l’Ong de Basile Boli, et de Me Kourouma, avocat au barreau de Paris. La journée s’est achevée par une conférence publique portant sur le thème principal “La problématique migratoire des Africains : le cas de la Côte d’Ivoire”. Thématique traité et développé par deux spécialistes en la matière. Le Pr Jean-Philippe Omotundé, chercheur en histoire, auteur de plusieurs ouvrages, présentateur de l’émission “Vérités et Mensonges” sur la chaîne de télé 3A Télésud et de Pascal Bonin, Sociologue et chargé de mission au Conseil mondial de la diaspora panafricaine, membre de la Cogid. De façon substantielle, l’historien Omotundé, a présenté son exposé sur l’origine de l’humanité. S’appuyant sur des recherches et des découvertes étonnantes, datant de plusieurs siècles avant l’ère chrétienne, le dernier a démontré la domination de la race noire sur le monde. Une civilisation noire qui a apporté les mathématiques, les langues, l’écriture, les sciences, la culture, l’organisation de la cité – le royaume, l’administration, la notion d’Etat (…) –, l’architecture, en un mot la connaissance universelle tout court aux autres continents y compris l’Occident. Une époque où la race noire était l’alpha et l’oméga de l’univers, qui à ce titre, a apporté la civilisation aux autres peuples du monde qui à ces moments là, “vivaient encore à l’état sauvage”. Les découvertes des vestiges des cités antiques en Afrique montrent bien que tous les symboles de la royauté, religieux, de l’organisation moderne de la société, les formes architecturales, représentés en Occident, ne sont en réalité que des copies conformes du génie créateur des Africains. “Les Occidentaux ont falsifié l’histoire et font comme s’ils étaient devenus amnésiques en niant ces faits historiques indiscutables et infalsifiables…En réalité, ils n’ont rien crée, ils ont plagié le génie créateur des Africains”, a accusé l’universitaire chercheur. Tout ceci pour montrer que le phénomène migratoire des Africains en général et des Ivoiriens en particulier ne date pas de notre siècle contemporain. “Et que par devoir de mémoire, poursuit-il, l’humanité tout entière, la France y compris, a une dette historique envers le continent noir. Mieux, elle devait avoir plutôt une reconnaissance envers ceux dont les ancêtres leur ont apporté la civilisation”.

Partant de tous ces constats, les conférenciers ont vertement fustigé la politique du gouvernement français sur l’immigration, les problèmes de racisme et de discrimination dont les Africains en général et les Ivoiriens en particulier sont l’objet. Les tracasseries administratives de régularisation ne sont pas non plus passées sous silence. Au total, toutes les questions sensibles qui font fâcher la diaspora ivoirienne de France sur la problématique de leur condition de vie dans le pays d’accueil, ont été abordées et débattues. Après neuf heures d’échange et d’écoute, le public est reparti édifié des enseignements tirés de cette journée initiée par la Cogid.

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